Communiqué de presse - Lundi, le 26 septembre, 2005

Annulation par la Banque mondiale, le Fonds monétaire international de quelques dettes, trop tard, pour un trop petit nombre, mais finalement pas trop mesquin

Pour diffusion immédiate : le 26 septembre 2005 - Dans un geste historique, la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont convenu, hier à Washington, d’annuler les dettes des pays les plus pauvres du monde. La remise des dettes, qui passera par la BM et du FMI dans le cadre de leur programme de dette portant sur au moins six ans, a été agréée par le G8 plus tôt cette année. Contesté par d’autres gouvernements et par les institutions elles-mêmes, le plan du G8 a été finalement adopté à la suite de pressions exercées par le gouvernement du Canada et d’autres pays.

« Nous félicitons le Canada et les autres États de leur initiative qui a libéré quelques-uns des pays les plus pauvres du fardeau de leur dette », a indiqué John Mihevc de KAIROS : Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice et coprésident de la Coalition Initiative d’Halifax. « Cependant, nous sommes terriblement préoccupés par les mesures économiques désastreuses qui sont encore imposées pour l’annulation de la dette ».

L’entente conclue hier vise la remise immédiate des dettes de 18 pays, de 9 plus tard et de 11 autres éventuellement. Lorsque la BM et le FMI ont annoncé le premier programme d’annulation des dettes en 1996, nous avons dit que cela arrivait trop tard, pour trop peu de pays et trop peu de dettes », de souligner Gerry Barr, coprésident de la campagne Abolissons la pauvreté. « Nous disons maintenant que le plan s’adresse trop tard, à un trop petit nombre ».

Le programme d’annulation des dettes permettra aux pays admissibles de récupérer de 40 à 50 milliards de dollars EU en ressources. Alors que la remise des dettes apparaît comme un progrès significatif, elle est néanmoins assortie de contraintes rigoureuses en ce qui concerne la liste des pays admissibles aussi bien que les conditions à remplir pour le devenir.

Ne verront leur dette annulée que les pays qui auront réussi à réaliser le programme de rajustement économique de six ans imposé par la BM et le FMI, rajustement qui a eu pour résultat dans bien des cas d’appauvrir davantage les pauvres.

« Lorsque la BM et le FMI ont annoncé le premier programme d’annulation des dettes en 1996, nous avons dit que cela touchait trop tard, trop peu de pays et trop peu de dettes », de souligner Gerry Barr, coprésident de la campagne Abolissons la pauvreté. « Nous disons maintenant qu’il s’adresse trop tard, à un trop petit nombre ».

Il importe d’annuler la dette d’au moins 60 pays pour qu’ils aient quelque espoir de réaliser les objectifs de réduction de la pauvreté. D’autres pays croulent sous le poids de cette dette odieuse, pour ne citer que l’Afrique du Sud dont la dette a été en grande partie contractée sous le régime de l’apartheid.

« Nous devons féliciter le Canada et d’autres pays pour avoir fait de l’annulation de la dette une réalité, mais, en vérité, le dossier ne sera pas clos tant que la conditionnalité de la dette pèsera sur les épaules de ceux qui souffrent », a déclaré M. Barr.

Pour un complément d’information, joindre :

Pam Foster, coordonnatrice, Coalition Initiative d’Halifax, (613) 255-8558, pfoster@halifaxinitiative.org.

Katia Gianneschi, Relations avec les médias, Abolissons la pauvreté, (613) 241-7007, poste 311, katiag@ccic.ca.