Déclaration de la Société Civile à propos de la Conseillère RSE

Le nouveau mécanisme de règlement des plaintes sans mordant du gouvernement met en évidence la nécessité de la Loi C-300 sur la responsabilité sociale des entreprises minières

Ottawa, 26 octobre 2010 – À une journée du troisième et dernier vote du projet de loi C-300 à la Chambre des Communes, le gouvernement a procédé au lancement de son Processus de révision des plaintes, un mécanisme visant à résoudre les différents par lequel la Conseillère en responsabilité sociale de l’industrie extractive propose ses services de médiation entre les communautés affectées et les compagnies minières, pétrolières ou gazières canadiennes.

Des insuffisances significatives rendent ce mécanisme inadéquat pour résoudre les griefs majeurs des communautés : le mécanisme de plainte est volontaire dans sa définition, n’a aucune capacité de vérification transparente des faits et n’entrainera ni recommandation au gouvernement ni sanction. En conséquence, le projet de loi C-300 demeure un instrument législatif d’importance.

Le RCRCE croit qu’un mécanisme de plainte volontaire, comme celui proposé par le gouvernement, pourrait être utile dans certains cas de moindre gravité, mais serait inadéquat pour traiter correctement la plupart des plaintes concernant les allégations d’inconduites de la part d’entreprises extractives canadiennes. Parmi les doléances les plus courantes reçues par notre Réseau se retrouvent des allégations d’importantes de contamination environnementale, de collaboration avec des réseaux paramilitaires et des tentatives délibérées de corrompre des agents du gouvernement et du système judiciaire des pays où des compagnies canadiennes mènent des opérations. Il y a peu de chance que ces entreprises participent volontairement à un processus d’examen pour des accusations aussi sévères, limitant ainsi l’application de ce mécanisme aux cas les moins graves.
Il manque au mécanisme de la Conseillère en responsabilité sociale des entreprises (RSE) la fonction d’enquêter pour établir les faits à la base des différends. Il n’est pas évident de comprendre comment la Conseillère pourra résoudre des plaintes sans qu’elle puisse déterminer si les allégations sont fondées.

De plus, la Conseillère ne pourra appliquer de sanctions pour décourager les actions fautives des entreprises. Le RCRCE a pris note du commentaire récent de John Ruggie, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales au sujet des mécanismes non judiciaires de règlement de griefs. Ruggie a remarqué que le retrait d’avantages publics aux compagnies responsables des violations les plus graves doit demeurer une option pour les États, car ‘’ en récompensant implicitement les entreprises aux mauvaises conduites, on désavantage celles qui agissent selon les règles ‘’.

Le RCRCE a été créé en 2005 suite à la recommandation du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international de rendre les entreprises minières, pétrolières et gazières canadiennes imputables auprès du gouvernement pour leurs activités à l’étranger. Depuis, le RCRCE n’a cessé d’appeler le gouvernement du Canada à dépasser les mesures de responsabilité sociale des entreprises strictement volontaires. Le RCRCE a également recommander au gouvernement d’exiger des entreprises canadiennes ayant des opérations à l’étranger qu’elles appliquent des standards bien définis vis-à-vis la responsabilité sociale, les droits humains et environnementaux comme condition pour recevoir son soutien financier et politique.
Les Tables rondes nationales sur la responsabilité sociale et l’industrie extractive de 2006, un processus marquant dans lequel s’étaient impliquées l’industrie minière et les organisations de la société civile, avaient abordé ces problématiques et, dans un consensus sans précédent, s’étaient mis d’accord sur des conclusions et des recommandations. Ce processus et ses résultats avaient été salués par John Ruggie

Réseau Canadien pour la Reddition de Compte des Entreprises

Amnistie Internationale Canada
Coalition de l’Initiative d’Halifax
Comité Canada Tibet
Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine
Comité pour la Justice Sociale
Comité Central Mennonite du Canada
Congrès du Travail du Canada
Conseil Canadien de Coopération Internationale
Développement et Paix
Église Unie du Canada
Fonds Humanitaires des Métallos
Forum Afrique-Canada
GlobalAware Canada
Groupe de Travail Asie Pacifique
Groupe sur les Politiques des Amériques
Institut Nord-Sud
Inter Pares
KAIROS – Initiatives Oecuméniques Canadiennes pour la Justice
L’Entraide Missionnaire
Les Amis de la Terre (Canada)
Mines Alerte Canada
Publiez ce que Vous Payez
Syndicat National de l’Automobile-Canada