Mardi, le 8 décembre, 2003

Roumanie-Canada-mine

Des parlementaires européens sur le site minier controversé de Rosia Montana

  

ROSIA MONTANA (Roumanie), 8 déc (AFP) - Une délégation de parlementaires européens s'est rendue lundi sur le site minier controversé de Rosia Montana (centre de la Roumanie) inquiète de l'impact sur la région de ce projet et du respect des normes communautaires.

 

Marie-Anne Isler-Béguin (France, Verts), Hans Kronberger (Autriche, non-inscrits), Christa Klass (Allemagne, Parti Populaire Européen) et Jonas Sjostedt (Suède, Gauche Unie Européenne) ont rencontré plus de 200 habitants de Rosia Montana et des villages voisins.

 

Les parlementaires européens ont également eu des entretiens avec les responsables de la compagnie canadienne Gabriel Resources, chargée de ce projet qui prévoit l'excavation de millions de tonnes de roche pour obtenir 300 tonnes d'or et 1.700 tonnes d'argent disséminées sur 20 km carrés.

 

"La Commission européenne a la responsabilité de demander au gouvernement roumain de s'engager clairement sur le respect des normes en matière d'environnement", a déclaré à l'AFP Marie-Anne Isler-Béguin.

 

"Ici la population veut rester sur place et j'ai l'impression que c'est une société étrangère qui empêche le fonctionnement de la démocratie locale", a-t-elle précisé.

 

Le stockage des résidus dans un vaste bassin de décantation avec un barrage de 180 m de haut, à seulement 2 km en aval de la ville d'Abrud et de ses 13.000 habitants, est également prévu par ce projet.

 

Le Premier ministre Adrian Nastase ainsi que l'Eglise orthodoxe roumaine se sont opposés à ce projet, qui affecterait des églises et des cimetières et comporterait "trop de risques", selon M. Nastase.

 

Mardi, les quatre parlementaires européens doivent s'entretenir à Bucarest avec le secrétaire d'Etat à l'Environnement Petru Lificiu, ainsi que des députés et sénateurs roumains.

 

Ils rencontreront également les responsables de l'Académie roumaine, notamment des historiens et des scientifiques, ainsi que la presse de Bucarest.