Mise à jour - le 30 avril 2007

NOUVELLES RÉCENTES concernant LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES

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Wolfowitz et la Banque mondiale en plein scandale

Bien que les administrateurs de la Banque mondiale n’aient pas encore décidé du sort du président Paul Wolfowitz, les appels à la démission de cet ex-secrétaire adjoint à la défense des États-Unis se font de plus en plus pressants. Le Groupe d’évaluation indépendant (GEI) de la Banque, qui évalue les travaux de la Banque en regard de ses objectifs déclarés, a émis une note officielle qualifiée par le Financial Times de « virulente remise en question du leadership de Paul Wolfowitz ».

La crise qui sévit à la Banque fait suite à des révélations de favoritisme de la part de M. Wolfowitz à l’endroit de sa compagne et ex-employée de la Banque, Shaha Riza.

Le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, était présent aux Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, tenues ce mois-ci à Washington, lorsque le scandale a éclaté. Il n’a pas tardé à prendre la défense de M. Wolfowitz, peu après que le secrétaire de presse de la Maison blanche eut fait part du soutien absolu du président Bush envers celui qui a été mis en place par les États-Unis. Devant les appels croissants à la démission de M. Wolfowitz, le Canada a cependant pris ses distances des États-Unis et adouci sa position, suspendant son jugement en attendant la publication d’un rapport d’un groupe spécial du conseil d’administration chargé d’enquêter sur la conduite du président de la Banque en regard des règles éthiques internes.

Les organisations de la société civile internationales soutiennent que le processus de sélection du dirigeant du plus important organisme de développement au monde doit être réformé en profondeur. Ce poste devrait être ouvert aux candidats de toutes nationalités, et la nomination du titulaire devrait reposer sur le mérite.


Nouvelles récentes sur le scandale Wolfowitz
http://www.worldbankpresident.org/

Article publié dans le Globe & Mail, section Opinions : « Beyond Wolfowitz: Merit and leadership at the World Bank »  http://www.halifaxinitiative.org/index.php/pressresponses_world/983


Normes environnementales révisées des OCE : une coquille vide

Au moment où l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se prépare à adopter un cadre environnemental révisé applicable aux organismes de crédit à l’exportation (OCE), la société civile fustige la dernière formule proposée. Appelé « Approches communes », le nouvel accord inclut une échappatoire (paragraphe 13) qui permet aux OCE de ne pas tenir compte des normes environnementales proposées, à condition qu’ils signalent cette dérogation à l’OCDE.

La crédibilité des Approches communes est contestée depuis longtemps. Toute trace d’optimisme a cependant disparu en mars dernier lorsque des OCE allemands, autrichiens et suisses, tous membres de l’OCDE, ont accepté de soutenir le projet de barrage Ilisu en Turquie. Ce projet vieux de dix ans (et dont le financement par les OCE a déjà été rejeté en 2002) prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique sur le Tigre, en Turquie. L’étude d’impact sur l’environnement (EIE) du projet ne satisfait pas aux normes internationales admises, dont les politiques de protection de la Banque mondiale. Les données de base du projet sont presque inexistantes. De plus, selon des sources fiables, la Turquie n’a pas réussi à s’entendre avec les autres pays riverains du Tigre, en contravention avec le droit international.

Les ONG considèrent la clause de dérogation contenue au paragraphe 13 comme le dernier clou du cercueil des Approches communes. ECA-Watch demande à l’OCDE d’adopter des normes obligatoires incluant les normes internationales, ainsi qu’un processus transparent et complet d’examen par les pairs applicable aux décisions des OCE.


Lettre de ECA-Watch au Groupe de travail de l’OCDE sur les crédits à l’exportation sur les Approches communes révisées  http://www.halifaxinitiative.org/index.php/Correspondence/982


Rapport annuel sur la BM et le FMI – nouveau, amélioré, mais encore insuffisant

Chaque année, le ministre des Finances dépose le « Rapport sur les opérations effectuées en vertu de la Loi sur les accords de Bretton Woods et des accords connexes ». Ce rapport contient une description des priorités, des engagements et des intérêts du Canada auprès de ces institutions au cours de l’année écoulée. Depuis trois ans, la Coalition de l’Initiative d’Halifax publie une fiche d’analyse sur le rapport du ministre des Finances. Ces fiches présentent une évaluation de la transparence du ministère des Finances et du respect de ses obligations redditionnelles envers le Parlement sur ces questions.

Cette année, le rapport présente des améliorations tant sur le fond que sur la forme, ce qui est un pas dans la bonne direction, et on doit féliciter le ministère des Finances pour cette manifestation de « bonne foi ». Toutefois, bien que ce rapport fasse plus de lumière sur le rôle du Canada au sein des IFI, de nombreuses questions restent dans l’ombre. La note « B- » est octroyée au rapport de 2006.


Fiche d’analyse du Rapport annuel 2006 du ministre des Finances au Parlement sur les IFI
http://www.halifaxinitiative.org/index.php/canada_and_the_ifis/984

Babillard

  • À la conférence du Réseau parlementaire de la Banque mondiale (PnoWB) tenue en Afrique du Sud en mars dernier, les parlementaires on émis une « Déclaration des parlementaires pour une responsabilité partagée des prêts souverains ». Celle-ci demande aux représentants élus démocratiquement de surveiller la conduite de leur gouvernement, que celui-ci soit prêteur ou emprunteur. http://www.debtdeclaration.org/d%C3%A9clarationenfran%C3%A7ais
  • L’économiste en chef de la Banque, François Bourgignon, a été chargé de mener un examen stratégique à l’égard de la Banque, le premier depuis 2001, qui tentera de pointer les secteurs où l’apport de la Banque peut être significatif et qui la détournera probablement des projets liés au secteur social.
  • Ce mois-ci, l’Équateur a effectué un paiement de 9 millions $US au FMI, rejoignant ainsi le groupe de plus en plus nombreux des pays ayant remboursé leurs dettes avant l’échéance. Rafael Correa, président de l’Équateur depuis le 15 janvier 2007, vérifie actuellement la dette de l’Équateur et a annoncé son intention de répudier toute dette qui sera jugée illégitime. Il a aussi déclaré qu’il ne permettrait pas au FMI de mener de consultation en vertu de l’article IV sur l’économie de son pays. Le Venezuela a annoncé qu’il venait d’effectuer le paiement final sur sa dette de 3 milliards $ envers la Banque mondiale, ce qui le libère de toute dette envers la Banque mondiale et le FMI.
  • Le mois dernier, nous avons fait état des plans de quelques banques multilatérales visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En avril, le Bank Information Center a publié des données révélant que pendant l’exercice 2005-2006, la Banque mondiale a augmenté le financement des carburants fossiles de 93 %! http://www.bicusa.org/ifc_spreadsheet
  • Le 26 avril, la Banque mondiale a approuvé une garantie de risque de 115 millions $US pour le projet d’énergie hydroélectrique de Bujagili en Ouganda. Le mois dernier, l’Association nationale des professionnels de l’environnement de l’Ouganda avait déposé une plainte auprès du Comité d’inspection de la Banque mondiale et soulevait un certain nombre de préoccupations sociales, économiques et environnementales. 
  • Au moment où le Conseil de la Banque mondiale se préparait à discuter de sa nouvelle Stratégie pour la santé, la nutrition et les populations, des groupes ont exprimé leur inquiétude face à l’omission de tout soutien formel à l’accès au planning des naissances et à la contraception dans cette politique. Plus tôt ce mois-ci, le directeur administratif de la Banque, Juan José Daboub, aurait donné aux spécialistes de la Banque la directive de retirer toute forme de référence au planning des naissances de la stratégie d’aide par pays proposée pour Madagascar. http://www.halifaxinitiative.org/index.php/correspondence/981

Nouvelles publications


Événements à venir


LES FAITS: Déclarations du ministre des Finances Jim Flaherty aux Réunions de printemps 2007

Promotion de l’égalité des sexes – « Le Canada félicite la Banque d’avoir lancé son plan d’action sur l’égalité des sexes, qui s’intègre à ses activités plus générales. […] Afin de souligner l’importance de ces travaux, le Canada a contribué 1,5 million de dollars canadiens à l’appui de ce plan. Nous encourageons fortement la Banque à mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution intégrale du plan d’action sur l’égalité des sexes. »

Le cas de l’Afrique – « La Banque et le FMI devront analyser plus rigoureusement les mécanismes qui peuvent signaler le moment où l’accumulation de la dette d’un pays risque de devenir insoutenable. [...] Il est essentiel aussi d’investir dans la santé et l’éducation pour faire en sorte que les gens puissent profiter de meilleures conditions économiques. [...] Le Canada appuie fermement l’initiative accélérée Éducation pour tous (IAEPT), qui encourage les pays donateurs et bénéficiaires à œuvrer dans un esprit de partenariat en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans le domaine de l’éducation. »

Pays partenaires de la BIRD – « Bien que nous puissions faire davantage pour rationaliser les opérations de crédit de nombreux pays partenaires de la BIRD [Banque internationale pour la reconstruction et le développement], nous soulignons qu’il faut continuer d’appliquer de solides balises aux projets sociaux et environnementaux. »

Renforcer la reddition de comptes par une meilleure gouvernance – « Il est […] évident qu’il faut évaluer la meilleure façon d’ajouter au poids des pays en développement au sein des deux institutions [Banque mondiale et FMI]. Les discussions à la Banque doivent notamment examiner la façon de rendre la sélection du président plus transparente et responsable, d’accroître les ressources de dotation des pays d’Afrique au sein du Conseil d’administration et d’encourager les pays en développement à utiliser au maximum leur part des ressources de l’IDA. L’institution doit aussi trouver la meilleure façon d’attirer des candidats compétents de pays en développement à des postes de haute direction. »


Déclaration préparée à l’intention du Comité du développement des conseils des gouverneurs de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international
http://www.fin.gc.ca/activty/g7/imf150407f.html