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Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate – le 15 juin 2005
L'annulation de la dette annoncée par le G8 est une étape cruciale mais les dirigeants du G8 ont encore beaucoup de pain sur la planche
La campagne Abolissons la pauvreté se félicite de l'annonce faite par les ministres des Finances du G8, le week-end dernier, d'une série de mesures visant à annuler la dette, ce qui constitue un progrès considérable pour plusieurs des pays les plus pauvres du monde.
Cette décision démontre que les pays riches considèrent l'annulation pure et simple de la dette comme une stratégie pour gérer l'encours de la dette retenue par les institutions multilatérales du monde telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). L'entente proposée touchera tout d'abord 18 pays et pourrait éventuellement libérer de 40 à 50 milliards de $ US pour les pays pauvres admissibles.
« Le Canada est en partie responsable de la concrétisation de cette entente puisqu'il a modifié considérablement sa position initiale pour passer d'une stratégie d'allégement de la dette élargie à l'annulation pure et simple de celle-ci », affirme Gerry Barr, co-président de la campagne Abolissons la pauvreté. « Nous sommes particulièrement heureux que la dette des pays les plus pauvres contractée auprès du FMI fasse partie de l'entente. Pendant les préparatifs menant à la rencontre, l'idée d'annuler cette dette semblait écartée ».
Bien que l'entente sur la dette soit perçue comme une étape importante, il y a certaines contraintes de taille compte tenu de la liste des pays concernés et des conditions auxquelles ceux-ci doivent satisfaire avant même d'être admissibles.
« Nous en venons à la conclusion que plus de 60 pays nécessitent une annulation immédiate de leur dette pour simplement espérer atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », affirme Gerry Barr. « Cette entente s'applique seulement à environ le tiers des pays qui ont besoin immédiatement d'une annulation pure et simple ».
Certains groupes ayant participé aux discussions sur l'annulation de la dette émettent des réserves sur la série de mesures qui, selon eux, vient renforcer l'emprise de la Banque mondiale et du FMI sur les pays pauvres qui tentent d'être admissibles à l'annulation de la dette. Généralement, la Banque mondiale et le FMI imposent un contrôle rigoureux des dépenses, des politiques de taux d'intérêts élevés et une privatisation forcée dans les secteurs clés des pays qui tentent d'être admissibles à un allégement de la dette.
« Les conditions imposées par la Banque mondiale et le FMI comme critères d'admission pour l'annulation de la dette ont causé bien plus de mal que de bien en Zambie et sont responsables de l'accroissement de la pauvreté et d'un accès aux services plus difficile », fait remarquer Emily Sikazwe, directrice générale de Women for Change en Zambie. « Les pays tels que la Zambie doivent être en mesure de mettre en application leurs propres stratégies de développement nationales, plutôt que celles imposées par Washington. »
L'entente sur l'annulation de la dette est un premier pas dans la bonne direction puisqu'elle fournira environ 2 milliards $ US par année, mais la campagne Abolissons la pauvreté fait remarquer que l'ONU estime à 50 milliards $ US par année les ressources financières supplémentaires nécessaires pour atteindre les OMD. La campagne a demandé au Canada de faire sa part en fixant un échéancier qui permettrait d'atteindre l'objectif établi par consensus mondial de 0,7 p. 100 du PIB destiné à l'aide au développement.
La campagne Abolissons la pauvreté félicite le ministre Goodale pour le rôle qu'il a joué dans la promotion de l'annulation de la dette, par son travail au sein du G7 et notamment par sa participation à La Commission pour l'Afrique. Le rapport de la Commission confirme qu'au-delà des 18 pays actuellement admissibles, plusieurs autres nécessitent une annulation immédiate de leur dette afin de pouvoir atteindre les OMD. Il constate également l'importance pour les gouvernements des pays pauvres de mettre en œuvre et en application leurs propres stratégies nationales de réduction de la pauvreté, et de responsabiliser leur peuple. Le ministre Goodale a mentionné cette approche lors d'un discours prononcé le 10 juin à Chatham House : « Si l'Afrique doit devenir un modèle à suivre, elle doit être en mesure de prendre en main son propre développement ».
« L'entente annoncée cette semaine est une étape importante et nous espérons que le Canada continuera à exercer du leadership pour garantir que l’entente soit renforcée et que tous les pays pauvres soient en mesure de sortir du cycle de l'endettement une fois pour toutes », affirme John Mihevc, de KAIROS : Initiatives canadiennes oecuméniques pour la justice et président de l'Initiative d’Halifax.
La campagne Abolissons la pauvreté invite les leaders du G8 à achever le travail au cours de leurs prochaines rencontres sur trois questions clés : 1) l'élargissement de l’entente à tous les pays qui ont besoin de voir leur dette annulée afin d'atteindre les OMD; 2) l'abandon des conditions liées à l'annulation de la dette; 3) l'engagement à fournir 50 milliards $ US additionnels pour une aide de qualité supérieure, l'atteinte de l'objectif de 0,7 p. 100 d'ici à 2010, et la garantie que l'aide est destinée aux pays les plus pauvres.
Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à :
Katia Gianneschi
Relations avec les médias
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(Abolissons la pauvreté)
Tél.: (613) 241-7007, poste 311