Historique et réalisations

La coalition de l’Initiative d’Halifax a été formée dans le contexte d’un mouvement international d’organisations non gouvernementales intéressées à évaluer le rôle et le bilan des institutions de Bretton Woods au moment de leur 50e anniversaire. Des ONG canadiennes ont formé l’Initiative d’Halifax en décembre 1994 afin de veiller à ce que les demandes de réforme fondamentale des institutions financières internationales (IFI) occupent une bonne place à l’ordre du jour du Sommet de Halifax qui a réuni le Groupe des 7 en 1995.

Aujourd’hui, l’Initiative d’Halifax est une coalition de 19 groupes axés sur le développement, l’environnement, la foi religieuse, les droits de la personne et le travail, dont la présence canadienne s’est affirmée par la défense de l’intérêt public et l’éducation sur la question de la réforme des institutions financières internationales (IFI). Depuis nos débuts en 1994, nous avons travaillé, par la recherche, l’éducation, la défense des droits et la construction d’alliances, à transformer fondamentalement le système financier international en vue d’atteindre l’éradication de la pauvreté, la durabilité écologique et une redistribution équitable de la richesse.

Le travail de la coalition est axé sur des questions liées :

  • à l’annulation de la dette et des conditionnalités;
  • à la réforme des politiques et des pratiques de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des organismes de crédit à l’exportation en matières sociale, environnementale et des droits humains, avec un intérêt particulier pour le secteur minier et celui de l’extraction des ressources;
  • à la cessation des programmes d’ajustement structurel, avec un accent particulier sur la privatisation forcée;
  • aux mécanismes conçus pour contenir la spéculation internationale sur les devises.

Au cours des dix dernières années, le soutien de nos membres s’est révélé essentiel à l’atteinte des objectifs de la Coalition.


Principales réalisations

Au cours des dix dernières années, l’Initiative d’Halifax a suscité un appui de la population et des décideurs à l’égard de la réforme des IFI. Parmi les résultats de nos efforts, notons :

  • LA DETTE – Le Canada a été le premier pays du G7 à annuler la dette de certains pays parmi les plus pauvres et les plus endettés et il a joué un rôle clé dans l’amélioration de l’offre d’allégement de la dette par la Banque mondiale et le FMI.
  • LA REDDITION DE COMPTES PAR LA BANQUE MONDIALE – Le Canada a contribué, en 1999, à la renaissance du Panel d’inspection et, en 2000, à la création du Bureau d’évaluation indépendant, deux mécanismes clés dans l’accroissement de la reddition de comptes à la population par ces institutions.
  • L’ARCHITECTURE FINANCIÈRE MONDIALE – Le Canada a joué un rôle de leadership sur le plan international en favorisant le débat sur la réforme du système financier international, reconnaissant les importantes limites du FMI à assurer la stabilité économique mondiale. Par exemple, le Canada a prôné l’adoption de dispositions moratoire d’urgence et la création du G-20, et il a accordé son appui à la taxe Tobin, une mesure de contrôle du capital.
  • LA TAXE TOBIN – Grâce à notre travail auprès des députés, les cinq partis ont adopté une motion d’initiative parlementaire sur la taxe Tobin. Par la suite, des discussions sur la taxe Tobin ont refait surface à la faveur de référendums nationaux partout dans le monde, ainsi que dans des études des Nations Unies, et ont entraîné un soutien croissant à l’imposition de taxes mondiales.
  • LES ORGANISMES DE CRÉDIT À L’EXPORTATION – Au cours des dernières années, le gouvernement canadien a adopté une mesure législative obligeant l’organisme de crédit à l’exportation (OCE) canadien, Exportation et développement Canada (EDC), à tenir compte de l’environnement et à divulguer au public l’information sur les projets qu’il soutient. Ces changements sont survenus après que plus de 130 000 Canadiennes et Canadiens les aient demandés au gouvernement dans une campagne épistolaire menée par la Coalition. EDC compte maintenant plus d’employés dans le domaine de l’environnement que tout autre OCE, il est l’un des deux OCE possédant un mécanisme de traitement des plaintes et il rend maintenant disponibles les études d’impact environnemental des projets ayant des effets néfastes potentiels.
  • L’ARRÊT DE PROJETS NÉFASTES – Grâce à un travail de représentation et de communication par les médias au sujet du projet appelé « Western China Poverty Reduction Project » et du projet d’implantation de l’aluminerie Alumysa en Patagonie, ces projets ont été annulés ou suspendus.
  • DES RELATIONS RENFORCÉES AVEC LE GOUVERNEMENT – Entre autres choses, nous avons institutionnalisé des consultations semestrielles entre la société civile et le ministre des Finances sur des questions liées aux institutions financières internationales.
  • UN DÉBAT ÉLARGI AU CANADA – Nous avons informé des milliers de Canadiennes et de Canadiens grâce à nos séminaires, nos visionnements de films, nos conférences, nos tournées et nos communiqués de presse sur la Banque mondiale, le FMI, le G20, le G8, la privatisation, les droits humains et la dette, ainsi que sur des sujets connexes.