Réponses dans les médias: le 30 mars 2007

Ottawa invité à adopter des normes sociales pour les compagnies minières

Un groupe consultatif représentant l'industrie, des syndicats, des ONG et des experts a recommandé hier au gouvernement canadien d'adopter des normes de Responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour contraindre les compagnies minières à respecter les droits des populations des pays pauvres au sein desquelles elles exercent leurs activités.*

Le Canada oeuvre dans ce domaine selon les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Et il a décidé en 2005 que les investisseurs canadiens à l'étranger s'y conformeraient « sur une base volontaire », alors qu'un comité des Communes exigeait qu'il leur impose « des normes juridiques, sociales et écologiques plus strictes ».

Les pressions en ce sens se sont accrues ces dernières années avec la médiatisation de conflits impliquant des minières canadiennes et des populations locales, entre autres au Guatemala, au Pérou et au Chili. Au Congo-Kinshasa, la firme Anvil a été accusée d'avoir fourni des véhicules à l'armée pour réprimer une rébellion, une action qui s'est soldée par un massacre.

Le rapport rendu public hier à Ottawa recommande la création d'un poste d'ombudsman pour étudier les plaintes touchant les activités des firmes extractives canadiennes et le retrait de l'appui gouvernemental aux firmes ne respectant pas les normes. Celles qui s'y conforment auraient droit à des incitatifs.

Le rapport propose que le Canada « agisse en chef de file international » dans ce domaine. Il note que le secteur extractif représente 4 % du PIB canadien (50,7 milliards de dollars en 2005) et que le secteur de l'énergie en représentait 5,9 % (75,2 milliards), totalisant plus de 638 000 emplois au pays.

« L'impact des firmes extractives canadiennes sur les droits de la personne dans les populations où elles oeuvrent n'a cessé d'alimenter les préoccupations », a dit Gerry Barr, président du Conseil canadien de coopération internationale (CCCI).

« Les secteurs extractifs du Canada s'engagent à améliorer leur performance sociale et environnementale partout où ils opèrent », a déclaré Gordon Peeling, président de l'Association minière du Canada.