Lundi 10 novembre 2003

Des protestations s’élèvent en Europe à propos d’une mine d’or canadienne

Ottawa, lundi 10 novembre 2003 – Dans plusieurs grandes villes d’Europe, des cen­taines de personnes se sont rassemblées aujourd’hui devant les ambassades canadiennes afin de manifester leur opposition au projet d’exploitation d’une mine d’or à ciel ouvert à Rosia Montana, en Roumanie, par la compagnie canadienne Gabriel Resources.

Des manifestations se sont tenues entre autres à Budapest, Amsterdam, Vienne, Bratislava et Prague. À Bucarest, les manifestants ont exigé que l’ambassadeur canadien visite le site, dans les monts Apuseni, pour constater de visu les répercussions du projet.

« Le gouvernement canadien doit intervenir pour stopper ce projet car il détruira des résidences, des églises et les moyens de subsistance de mon peuple », déclare Sorana Ciura, membre du groupe roumain Alburnus Maior qui a initié la protestation, lors d’une conférence de presse au Canada. La famille de Mme Ciura vient de Rosia Montana.

La mine se trouve sur le site du plus ancien établissement roumaine connu, Rosia Montana, et détruira plus de 900 résidences, 750 fermes, 10 églises historiques et leurs cimetières, de même que 33 bâtiments d’intérêt patrimonial et des trésors archéologiques. En Roumanie et ailleurs, plus d’un millier d’universitaires, de groupes religieux, de scientifiques et d’institutions ont accordé leur appui à cette campagne de protestation.

« Ce projet minier qui ne répond pas aux normes de la Banque mondiale en matière de pro­tection des installations et de l’environnement contribuera bien peu à l’économie roumaine et causera préjudice aux gens du pays, soutient Joan Kuyek de Mines Alerte Canada. Voilà un autre projet minier canadien mal conçu, qui salit la réputation du Canada à l’étranger. »

Bien qu’elle n’ait pas encore soumis son étude d’impact sur l’environnement au gouvernement roumain pour son projet de mine d’or, la compagnie Gabriel Resources déplace déjà des résidents depuis avril 2002, accélérant le processus depuis mai 2003.

En octobre 2002, la Société financière internationale, division secteur privé de la Banque mondiale, refusait le projet pour des raisons environnementales et sociales. Un an plus tard, la compagnie peut garantir 45 millions de dollars pour une prise ferme grâce à un consortium de banques et de courtiers canadiens et cherche d’autre financement.

Fraser Reilly-King du Groupe de travail d’ONG sur EDC est préoccupé de ce que Exportation et développement Canada pourrait décider de financer le projet.

« Je ne vois pas comment Exportation et développement Canada pourrait financer ce projet s’il repère vraiment ceux qui ne répondent pas aux normes internationales, comme le fait la Banque mondiale, explique-t-il, bien qu’à vrai dire EDC ait déjà amplement montré qu’il se préoccupait davantage d’affaires que d’environnement. »

Ce projet d’une durée de seize ans détruira une série de ruines pré-romaines pour extraire les quantités appréciables prévues d’or et d’argent. Cependant, pour que le minerai à faible teneur reste rentable, le prix de l’or devra demeurer ferme.

Contacts : Fraser Reilly-King (613) 789-4447 ou Joan Kuyek à (613) 569-3439.