NOUVELLES RÉCENTES concernant LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES
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L’OCDE critique le R.-U. à propos de la corruption
Le gouvernement britannique est critiqué par ses alliés et la société civile internationale pour avoir mis fin à une enquête publique sur les dessous d’une gigantesque vente d’armes. Le Serious Fraud Office (SFO) enquêtait sur l’utilisation d’une caisse occulte par la compagnie britannique BAE Systems pour garantir l’opération « Al Yamamah », une vente d’armes de 40 milliards £ au gouvernement saoudien. Cette transaction, la plus importante de l’histoire du pays, est financée par l’organisme de crédit à l’exportation du Royaume-Uni.
Ce mois-ci, plus de 140 ONG ont prévenu le gouvernement du R.-U. du « tort irréparable » que cette décision risque de causer à la réputation de champion anticorruption du pays. Les ONG britanniques Campaign Against the Arms Trade (CAAT) et Corner House ont signalé leur intention de contester devant les tribunaux la décision du SFO d’abandonner l’enquête.
L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a exprimé la crainte que ce geste de la Grande-Bretagne ne nuise à la crédibilité de la Convention anticorruption de l’OCDE et a laissé entendre qu’elle pourrait examiner le cas.
Le gouvernement britannique a mis fin à l’enquête du SFO en décembre 2006, alléguant que sa relation stratégique avec l’Arabie saoudite était d’une importance capitale dans la lutte antiterroriste et que cet intérêt surpassait tous les autres.
« Britain rebuked for dropping bribe inquiry »
http://news.independent.co.uk/uk/politics/article2165459.ece
« Developments following the dropping of the SFO investigation »
http://www.caat.org.uk/issues/sfo/sfo-latest.php
Une « banque de connaissances » peu objective, affirme un rapport interne
La « banque de connaissances », selon l’expression utilisée en 1996 par l’ex-président de la Banque mondiale James Wolfensohn pour qualifier une fonction de cette institution visant à créer, partager et appliquer des connaissances en matière de développement international, a fait l’objet d’un examen en décembre dernier. Une vérification interne effectuée par un groupe de 25 universitaires a démontré que, même si la Banque mondiale réalise effectivement des « recherches exceptionnelles », près des deux cinquièmes de celles-ci ont « servi la propagande de la Banque mondiale », « faisant preuve de parti pris dans la présentation des faits », et que « les recherches internes qui allaient dans le sens de la Banque ont bénéficié d’une grande visibilité, tandis que les autres ont été ignorées ».
Le rapport parle particulièrement des recherches sur les retraites et leur privatisation et des travaux de la Banque en matière de « mondialisation, de croissance et de pauvreté ». Ainsi, il conclut que les arguments récurrents de la Banque selon lesquels « l’aide serait plus efficace dans les pays ayant des politiques saines » et que « la croissance serait bénéfique aux pays pauvres » reposent sur des preuves non concluantes et des résultats incertains.
Le rapport recommande d’établir un service de recherche interne et un bureau central de statistique, de hausser le budget de recherche, d’évaluer les travaux de la Banque plus souvent et de mieux cibler les recherches. L’évaluation a été faite à partir d’un échantillon aléatoire sur 4000 rapports, livres et articles produits par la Banque de 1998 à 2005.
Le texte intégral du rapport : An evaluation of World Bank Research 1998-2005
http://siteresources.worldbank.org/DEC/Resources/84797-1109362238001/726454-1164121166494/RESEARCH-EVALUATION-2006-Main-Report.pdf
Le gouvernement modifie son rapport sur la BM et le FMI
Réagissant aux commentaires des parlementaires et de la société civile, l’Initiative d’Halifax en tête, Finances Canada a décidé de modifier le format et le contenu de son rapport annuel au Parlement sur la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Dénoncé comme étant la copie conforme d’une année sur l’autre, ce rapport est le seul compte rendu fait au Parlement des activités du gouvernement à la Banque mondiale et au FMI.
Plus encore, Finances Canada entend se concentrer sur un nombre réduit d’enjeux courants et à venir, sur les avantages découlant de la participation du Canada à la Banque mondiale et sur le lien entre l’engagement du Canada à la Banque et sa politique étrangère. Il prévoit aussi fournir plus d’information sur les positions prises par le gouvernement concernant diverses questions politiques et sur les relations financières du Canada avec ces institutions.
Finances Canada a consulté les groupes pour entendre leur point de vue sur ces changements.
Lettre au ministre des Finances J. Flaherty présentant des recommandations pour le rapport annuel.
http://www.halifaxinitiative.org/index.php/correspondence/935
Babillard
- En décembre dernier, Dre Mulu Ketsela, ex-ministre des Finances et du Développement économique du gouvernement éthiopien, est devenue la première femme à représenter l’Afrique au Conseil d’administration de la Banque mondiale.
- En janvier, l’Équateur et les Philippines se sont joints à un grand nombre d’autre pays qui ont annoncé qu’ils feront des versements anticipés sur leur dette au FMI – aux montants de 33 millions $US et 220 millions $US respectivement. L’Équateur a promis de ne plus faire appel au FMI. L’Uruguay, l’Argentine, le Brésil et l’Indonésie ont fait de même en 2006. Le FMI devrait perdre des revenus d’intérêt sur ces paiements anticipés.
- Le Monténégro est devenu le 185e membre de la Banque mondiale et du FMI.
- Les opérations de la mine d’or Marlin de Goldcorp Inc. au Guatemala ont été entravées par des manifestants qui ont bloqué les routes menant au site. http://www.mining-journal.com/Breaking_News.aspx?breaking_news_article_id=1651
- Le Conseil de l’OCDE a approuvé le « relèvement » de la « déclaration d’action sur les mesures anti-corruption en matière de crédit à l’exportation bénéficiant d’un soutien public » du groupe de travail sur les crédits à l’exportation, qui devient une recommandation officielle de l’OCDE. http://www.oecd.org/document/62/0,2340,en_2649_34169_37858750_1_1_1_1,00.html
- La Banque interaméricaine de développement (BID) a accepté d’annuler 3,5 milliards $US de dettes de la Bolivie, du Honduras, du Nicaragua, de Haïti et du Guyana.
Nouvelles publications
- « After the dust settles: Singapore in retrospect - Summary of meetings, events, and statements related to the 2006 IMF/World Bank Annual Meetings », Bank Information Center, décembre 2006. http://www.bicusa.org/en/Document.9819.aspx
- « Ten Years After the Asian Currency Crisis: Future Challenges for the Asian Economies and Financial Markets », discours de Rodrigo de Rato, directeur général du FMI.
http://www.imf.org/external/np/speeches/2007/012207.htm - « Looting Africa: Some Facts and Figures », Tax Justice Network for Africa, sur un nouveau site : http://www.taxjustice4africa.net/cms/upload/pdf/TJN4Africa_Looting_Africa_-_facts_and_figures.pdf
- « Debt sustainability or defensive deterrence? The rise of new lenders and the response of the old », EURODAD, janvier 2007. En réaction aux récents prêts accordés par des pays tels que la Chine à des pays en développement, la Banque mondiale a établi une politique qui restreint, pour les pays qui empruntent à ces nouveaux prêteurs, l’accès au programme de prêts à intérêt réduit aux pays reconnus par l’Association internationale de développement (IDA). La Banque soutient qu’en développant de nouveaux prêts, les pays tels que la Chine font du « resquillage », profitant de la récente annulation de la dette de certains pays de l’IDA et du relèvement de leur cote de crédit. La Banque mondiale s’inquiète de la menace que cela fait peser sur la soutenabilité de la dette à long terme de ces pays. Ce présent rapport examine la politique anti-resquillage de la Banque et l’arrivée de « nouveaux fonds » dans le contexte d’un manque chronique d’« anciens fonds ». http://www.eurodad.org/uploadstore/cms/docs/Debtsustainabilityordefensivedeterrence.pdf
- « Menons l’enquête sur la dette! », CADTM, octobre 2006. Nouveau manuel sur la façon d’organiser un audit de la dette. http://www.cadtm.org/texte.php3?id_article=2299
LES FAITS: « La banque de connaissances » — gérer la réflexion sur le développement mondial
« Je souhaite que nous nous concentrions sur une forme de partenariat spécifique […] à la veille du nouveau millénaire — un partenariat visant à créer et partager les connaissances pour en faire un important moteur de développement. […] Nous devons devenir, de fait, la Banque de connaissances[.] »
James Wolfensohn, ex-président de la Banque mondiale, réunions d’automne de la BM et du FMI, 1996
En 1996, lors d’un important discours annonçant la création du « Programme stratégique » de la Banque mondiale — qui visait à accroître l’efficacité de la Banque à l’égard de sa mission fondamentale de réduction de la pauvreté — James Wolfensohn proposait l’idée que la Banque devienne non seulement une banque « prêteuse », mais aussi une banque « de connaissances ». Ce programme devait guider la direction stratégique de la Banque et, grâce à Internet, permettre à la Banque d’agir comme point de convergence pour la création, le partage et l’application des connaissances au sein de la communauté du développement international. La mise en place d’un « système de gestion des connaissances » est devenue un objectif majeur du nouveau programme stratégique.
À la Banque mondiale, les recherches sont effectuées par un certain nombre de services internes et de services régionaux. La plupart de ces recherches, y compris le Rapport sur le développement dans le monde, publié chaque année, sont menées par la quatre-vingtaine d’économistes du Bureau de la vice-présidence, Économie du développement. L’Institut de la Banque mondiale, un organe de développement de la capacité, qui « aide les pays à partager et à appliquer des connaissances mondiales et locales en vue d’atteindre leurs objectifs de développement », prend la tête de la stratégie de gestion des connaissances.
De nombreux groupes ont réagi négativement à l’idée de voir la Banque mondiale devenir une « banque de connaissances », faisant valoir que ce n’était qu’un moyen pour la Banque de dominer la politique et le discours sur le développement et d’accélérer l’application du programme néo-libéral de la Banque. Le présent rapport met en question la capacité de la Banque à agir à la fois comme agent de recherche indépendant, conseiller en politiques et financier pour la majorité des pays du monde.
« The Knowledge Bank »
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/WBI/0,,contentMDK:20212624~menuPK:575902~pagePK:209023~piPK:207535~theSitePK:213799,00.html
« Research, knowledge and the art of “paradigm maintenance” »
http://www.brettonwoodsproject.org/art.shtml?x=546206
« Knowledge Bank-rupted: Evaluation says key World Bank research 'not remotely reliable' »
http://brettonwoodsproject.org/researchevaluation54