Le vote visionnaire en faveur de la taxe Tobin place le Canada en bonne position pour exercer un leadership en vue de mettre de l’ordre dans le casino monétaire mondial.
Pour publication immédiate Le 24 mars 1999
Ottawa - Les ONG applaudissent au vote favorable du gouvernement canadien visant à promouvoir l’adoption de mesures pour contrôler la spéculation monétaire. La motion d’initiative parlementaire 239 appelle le Canada à promouvoir l’adoption d’une taxe sur les transactions financières conjointement avec la communauté internationale. Les organisations non gouvernementales canadiennes ont exercé depuis quelque temps des pressions en faveur d’une telle taxe, connue sous le nom de taxe Tobin, d’après James Tobin, lauréat du Prix Nobel d’économie, qu’elles considèrent comme une importante mesure pour rendre l’économie mondiale plus stable, plus démocratique et plus équitable. La motion a été adoptée à la Chambre des Communes par 162 voix contre 83.
« La spéculation sur les devises est inacceptable pour les Canadiens qui s’inquiètent de l’instabilité de l’économie mondiale. C’est le message qui a été transmis aux parlementaires, et nous sommes heureux que le Canada ait démontré par ce vote une volonté politique de faire face au problème des capitaux spéculatifs », déclare Gord Walker, porte-parole de l’Initiative d’Halifax, une coalition en faveur de la démocratie économique.
Des millions de citoyens à travers le pays, par l’entremise de leurs organisations syndicales, religieuses, académiques, environnementales et de développement, ont fait parvenir à leurs députés, au cours des semaines qui ont précédé le vote, un message favorable à la taxe Tobin, soit directement, soit par l’envoi de lettres ouvertes, soit encore en signant une déclaration des citoyens.
Cette motion donne au gouvernement le mandat clair de se présenter devant le G8 et devant d’autres forums internationaux pour promouvoir l’adoption d’une taxe sur la spéculation monétaire internationale en tant que composante clé de la « nouvelle architecture financière internationale ». Les ONG canadiennes s’engagent à collaborer avec le gouvernement canadien pour rechercher des appuis internationaux en faveur de cette motion.
« Une plus grande transparence et une meilleure surveillance du système financier mondial ne suffisent pas à contrôler la spéculation monétaire, explique Jean-Francois Tardif, président de RESULTS Canada, une organisation membre de l’Initiative d’Halifax. La taxe Tobin est une solution qui de bon sens, qui contribuera à endiguer les excès de la mondialisation et, en même temps, à agir comme mécanisme de distribution de la richesse générée par l’économie mondiale. »
En 1995, à la suite de la crise mexicaine du peso et de l’accident de Tchernobyl, le ministre Martin avait exprimé son intérêt pour la taxe Tobin, un élément qui pourrait jouer un rôle de stabilisateur économique et de générateur de revenus. Il s’en est détourné par la suite, ayant l’impression que le projet ne bénéficiait pas d’une base politique et économique canadienne ou internationale suffisante. Depuis 1995, ces bases se sont développées à la suite de l’effondrement des économies du Sud-Est asiatique, de la Russie et maintenant du Brésil et à la suite de certains changements de gouvernement en Europe.
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Pour plus amples renseignements : Gordon Walker, Initiative d’Halifax - Tél. : (613) 225-1986
Jean-François Tardif, RESULTS Canada - Tél. : (613) 720-3183
Aussi disponible pour commentaires :
Linda McQuaig, journaliste et auteure de The Cult of Impotence - Tél. : (905) 849-6364.
Initiative d'Halifax
1, rue Nicholas, bureau 412
Ottawa (Ontario) CANADA