Le 7 octobre 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Pour diffusion immédiate - Le 7 octobre 2004

 

Les groupes de la société civile canadienne sont déçus de constater que le G-7 ne réussit pas à aplanir les divergences au sujet de l’allégement de la dette des pays les plus pauvres

 

Ottawa – Les groupes de la société civile canadienne, membres de la coalition Initiative d’Halifax, expriment leur déception du fait que les ministres des finances du G-7 n’affichent pas une volonté politique d’aplanir les divergences afin d’obtenir la remise de la dette des pays les plus pauvres. Cependant la coalition souligne que l’annulation de la totalité de la dette est reconnue universellement comme étant cruciale à l’avancement des pays les moins développés.

 

« Même si nous sommes réellement déçus, l’idée d’annuler la dette fait son chemin », estime Derek MacCuish, coordonnateur du Comité pour la justice sociale. « Le G-7 admet maintenant ce que les organisations de la société civile au Canada et dans le monde entier préconisent depuis des décennies, qu’il faut annuler la dette des pays pauvres. »

 

C’est la question du financement de la remise de la dette qui a été la pierre d’achoppement. Le ministre des Finances, Ralph Goodale, a dit qu’il hésitait à accepter la vente des réserves en or du FMI pour aider à financer l’annulation des dettes, alléguant les répercussions sur les marchés de l’or. Cependent, la proposition était seulement pour un réevaluation d’une partie de la réserve de 103 millions d’onces en or du Fonds monétaire international (FMI).  

 

Les analystes de la société civile signalent qu’en 1999-2000, lorsque le FMI a réévalué 12,9 millions d’onces de son or, il n’y a eu aucun effet négatif sur le cours mondial du métal. Aux cours actuels, la réévaluation d’une somme à peine supérieure, environ 14 millions, rapporterait un gain net de près de 5, 3 milliards en dollars E.-U., ce qui suffirait pour couvrir les frais d’un accord de radiation des dettes contractées par les pays très endettés auprès du FMI. Ainsi la réévaluation d’une quantité d’or permettrait de rembourser les dettes du Fonds sans perturber les cours de l’or sur le marché mondial.

 

Subsisterait alors la question des créances exigibles de la Banque mondiale et d’autres organismes multilatéraux. La semaine dernière, dans une lettre ouverte au Premier ministre, les organisations de la société civile canadienne ont estimé que les ressources de la Banque mondiale, y compris la provision pour perte sur prêts et les bénéfices non répartis pouvaient servir à couvrir ses dettes.

 

« L’annulation des dettes doit être complète et s’étendre au plus grand nombre possible de pays; elle doit s’ajouter à l’aide au développement actuelle et permettre aux pays d’élaborer et de mettre en œuvre leurs stratégies nationales de développement », déclare John Mihevc, président de la Coalition Initiative d’Halifax.

 

 

 

Beaucoup de pays parmi les moins avancés sont virtuellement prisonniers du « tapis roulant » de la dette. Ces pays ont déjà remboursé une somme supérieure au montant original et le fardeau des paiements annuels du service de la dette compromet gravement leurs efforts de développement. Chaque année, les pays africains remboursent près de 13 milliards $ au FMI et à la Banque mondiale, ce qui dépasse l’aide au développement qu’ils reçoivent.

 

« La remise de la dette des pays les plus pauvres est encore une fois retardée indûment », soutient Mary Duran de Développement et Paix. « Le refus de conclure un accord traduit le manque de volonté des leaders du G-7 qui savent déjà que c’est la mesure qui s’impose.

 

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Pour tout renseignement additionnel :

 

John Mihevc

Président, Coalition de l’Initiative d’Halifax,

Chef d’équipe, Global Justice - Kairos

416-463-5312 ext 228

 

Mary Durran

Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix

514-705-0289 

 

Derek MacCuish,

Comité pour la justice sociale

514-933-6797

 

L’Initiative d’Halifax est née à la faveur d’un mouvement international d’organisations non gouvernementales désireuses d’évaluer le rôle et les résultats des institutions de Bretton Woods au moment de leur 50e anniversaire. Depuis ce temps, l’Initiative d’Halifax s’est imposée comme le principal groupe canadien d’action, de revendication et d’éducation sur la question des institutions financières internationales.

 

L'Initiative d’Halifax poursuit les objectifs suivants :

 

· Mettre fin aux politiques et aux pratiques insoutenables des institutions financières internationales et, à cet égard, demander spécifiquement aux institutions en cause de :

· cesser de consentir des prêts applicables à des projets destructeurs sur les plans environnemental et social;

· viser l’annulation ou la réduction de la dette multilatérale;

· étudier et mettre au point un ou plusieurs mécanismes de contrôle de la spéculation monétaire internationale;

· mettre un terme aux programmes d’ajustement structurel tels qu’ils existent actuellement de façon à éviter d’accroître la détérioration sociale et écologique;

 

apporter des corrections fondamentales à leurs structures et leurs opérations en y intégrant la gestion démocratique, la transparence, la prise de décision décentralisée, l’engagement de la collectivité, la participation pleine et entière de la population et l’entière responsabilité devant la population.