Document de politique : Que manque-t-il dans la réponse à la crise financière mondiale? Janvier 2010

Repenser le système financier mondial en temps de crise

Introduction
Les 19 et 20 octobre 2009, l’Initiative d’Halifax tenait une conférence coparrainée par l’Institut Nord-Sud, l’Université d’Ottawa et l’École de développement international et mondialisation (ÉDIM), dont le thème était Que manque-t-il dans la réponse à la crise financière mondiale? Cette rencontre réunissait des experts aux antécédents variés afin d’analyser les défis auxquels l’économie mondiale fait face, de discuter des moyens utilisés par la communauté internationale pour réagir à la crise financière actuelle et d’identifier les lacunes inhérentes à ces réponses.

La crise actuelle a non seulement mis en lumière les fragilités et les inégalités profondément et depuis longtemps enracinées au cœur du système financier mondial, mais elle a également conduit à l’intensification des efforts pour réformer et renforcer l’architecture financière internationale en place.

Depuis septembre 2008, soit depuis que la crise financière a pris des proportions mondiales, le « Groupe des 20 » (G-20) s’est réuni à trois reprises à l’échelon des chefs d’État. Il a produit et mis en œuvre une longue liste d’engagements de principe en matière de gouvernance mondiale, de financement d’urgence et de financement du commerce, de surveillance macroéconomique, de réglementation du système bancaire et de réformes visant à lutter contre la pratique du secret des opérations dans les « paradis fiscaux ». Ces initiatives ont permis de remédier à quelques-uns des effets immédiats de la crise financière; mais la rapidité, l’étendue et la profondeur des répercussions de la crise indiquent que des modifications additionnelles profondes du système financier international sont nécessaires pour assurer la viabilité de l’économie mondiale au moment où nous entrons dans une nouvelle décennie du 21e siècle.

Pour y arriver, le Canada doit relever trois principaux défis :

  • Premièrement, le gouvernement doit s’assurer que les mesures prises sont proportionnelles à l’étendue, la profondeur et l’urgence de la crise et de ses effets. Compte tenu de la nature interconnectée et interdépendante de l’économie mondiale, la réponse à cette crise et aux crises à venir exigera des changements à la fois aux niveaux national et international;
  • Deuxièmement, ces changements doivent être assez ambitieux pour prévenir l’apparition d’une nouvelle crise semblable;
  • Troisièmement, le gouvernement doit s’engager activement à maintenir, et dans certains cas à donner, l’impulsion politique nécessaire pour réaliser des changements d’une telle envergure.

Le présent document de politique n’est pas une synthèse de l’événement comme tel. Il se fonde plutôt sur les principales conclusions de la conférence tenue en octobre dernier et sur un large éventail d’idées qui ont émergé au cours de la dernière année. Il adresse des recommandations utiles aux décideurs sur huit différents aspects liés au système financier international et à ses institutions à l’approche des rencontres du Groupe des Huit (G-8) et du G-20, qui se tiendront à Huntsville et à Toronto, au Canada, en juin 2010.